Cette année, le musée d'Orsay a organisé une exposition sur la naissance de l'impressionnisme il y a 150 ans. A travers une centaine d'oeuvres, l'exposition nous plonge au printemps 1874, période où des artistes se sont regroupés afin d'exposer librement leurs oeuvres, voulant faire concurrence au Salon officiel où le jury refusait d'exposer leurs oeuvres. Je vous fais un résumé de cette exposition d'après les panneaux explicatifs et illustré des oeuvres les moins connues du public.
Trois ans après la guerre franco-allemande et l'insurrection de la Commune, Paris finit de se reconstruire : percement de grands axes de circulation, création de gares et d'espaces verts, et surtout la construction du nouvel Opéra de Charles Garnier.
Edouard Manet (1832-1883), Guerre civile (1871), lithographie. Paris, Bibliothèque nationale de France.
Edouard Manet, La Barricade (1871), lithographie collée sur papier de Chine. Washington, National Gallery of Art, Rosenwald Collection.
Louis-Emile Durandelle (1839-1917), Chantier de construction de l'Opéra Garnier? Vue Générale (1865), photographie positive montée sur carton. Paris, Bibliothèque Nationale de France.
A la fin des années 1860, des artistes (Monet, Sisley, Renoir, Degas, Pissarro...) aux mêmes affinités esthétiques veulent s'associer pour organiser leur propre exposition, afin de sortir du système du Salon dont ils sont souvent exclus. La guerre les sépare, mais leur projet prend forme grâce à l'intérêt de collectionneurs et marchands. Ce groupe d'artistes se constituent en "Société Anonyme des Peintres, sculpteurs, graveurs, etc". Degas s'y investit pleinement et trouve le lieu idéal pour exposer : l'ancien atelier du photographe Nadar (1820-1910) au 35 boulevard des Capucines, composée de 8 salles sur 2 niveaux avec ascenseur et éclairage au gaz pour des nocturnes. Nadar quitte son atelier trop cher en 1871 qu'il loue à la Société Anonyme. Il n'existe aucune photo de l'exposition, on ne peut s'appuyer que sur des photos prises par Nadar pour se donner une idée du lieu.
Félix Nadar, Façade de l'atelier de Nadar, 35 boulevard des Capucines à Paris (vers 1861), épreuve sur papier albuminé d'après négatif sur plaque de verre au collodion. Paris, Bibliothèque Nationale de France.
Vue intérieur de l'atelier du 35 boulevard des Capucines (vers 1861), épreuve sur papier albuminé d'après négatif sur plaque de verre au collodion. Paris, Bibliothèque Nationale de France.
Le 15 avril 1874, l'exposition de la "Société anonyme" ouvre ses portes. Les artistes ont sélectionné eux-mêmes environ 200 oeuvres, sans jury ni marchand. Elles sont accrochées sur les murs tapissés brun-rouge de l'atelier de Nadar. Dans une première salle, des oeuvres de Renoir, Degas et Monet évoquent la vie moderne de Paris et ses divertissements.
Auguste Renoir (1841-1919), La Danseuse (1874), huile sur toile. Washington, National Gallery of Art, Collection Widener.
Edgar Degas (1834-1917), Classe de danse (vers 1870), huile sur bois. The Metropolitan Museum of Art, H.O. Havemeyer.
Claude Monet (1840-1920), Boulevard des Capucines (1873-1874), huile sur toile. Kansas City, Nelson-Atkins Museum of Art.
Le seul point commun de la trentaine d'artistes réunis est qu'ils ont payé leur cotisation. Sinon, ils sont d'horizons divers et 40 ans séparent l'aîné du plus jeune. L'esthétique de leurs oeuvres n'est pas commune non plus. Ils veulent juste exposer librement et vendre leur travail. Les oeuvres sont très variées : des peintures, de nombreuses estampes, et quelques sculptures. L'entrée est payante, ainsi que le catalogue et les oeuvres sont assez chères. Environ 3500 visiteurs verront l'exposition et peu d'oeuvres seront achetées, ce qui ne suffira pas à combler le déficit de la Société Anonyme qui sera dissoute.
Société anonyme des artistes peintres, scultpeurs, graveurs, etc... Première exposition, 1874, 35 boulevard des Capucines (1874), catalogue d'exposition. Paris, Bibliothèque nationale de France.
Adolphe Félix Cals (1810-1880), Le Vieux pêcheur (1873), huile sur toile. Honfleur, musée Eugène Boudin.
Auguste Louis Marie Ottin (1811-1890), Jeune fille tenant un vase (1861), marbre. Paris, Centre national des arts plastiques, en dépôt au musée Sainte-Croix, Poitiers.
Félix Bracquemond (1833-1914), Théophile Gautier (1859), eau-forte. Paris, Bibliothèque nationale de France.
Félix Bracquemond, La Source d'après Ingres (1861), eau-forte. Paris, Bibliothèque nationale de France.
Félix Braquemond, Edwin Edwards gravant à la pointe (1872), eau-forte. Paris, Bibliothèque nationale de France.
Félix Bracquemond, Chemin de Bellevue et rue Brongniart, à Sèvres (Mai 1873), eau-forte. Paris, Bibliothèque nationale de France.
Ludovic Napoléon Lepic (1839-1889), Jupiter (1861), eau-forte. Paris, Bibliothèque nationale de France.
Giuseppe de Nittis (1847-1884), Jeune femme assise sur un canapé, de profil à droite (1873), eau-forte et pointe sèche. Paris, musée d'Orsay.
Antoine Ferdinand Attendu (1845-1917), Nature morte au faisan (avant 1874), pastel sur papier marouflé sur toile. Valence, musée d'art et d'archéologie.
Zacharie Astruc (1835-1907), Femme endormie dans un intérieur d'artiste (scène de somnanbulisme) (1871), aquarelle. Vichy, musée de l'Opéra de Vichy.
Zacharie Astruc, Intérieur parisien (vers 1871), aquarelle. Evreux, musée d'Art, Histoire et Archéologie.
Auguste Renoir (1841-1919), Fleurs dans un vase (vers 1869), huile sur carton monté sur toile. Boston, Museum of Fine Arts.
Pierre Bureau (1827-1876), Clair de lune sur les bords de l'Oise, à l'Isle-Adam (vers 1867), huile sur toile. Paris, musée d'Orsay.
Edouard Béliard (1832-1912), Pontoise. Vue depuis le quartier de l'écluse (vers 1872), huile sur toile. Pontoise, musée d'Art et d'Histoire Pissarro.
Camille Pissarro (1830-1903), Les Châtaigniers à Osny (1873), huile sur toile. Collection particulière.
Gustave Henri-Colin (1828-1910), Le Castillo et le goulet de Pasages. Marée haute (vers 1870-1880), huile sur toile. Lille, Palais des Beaux-Arts.
Edouard Brandon (1831-1897), La Synagogue (vers 1860-1880), huile sur toile. Paris, musée d'art et d'histoire du Judaïsme.
Deux semaines après le salon des Impressionnistes, le Salon ouvre ses portes au Palais de l'Industrie avenue des Champs-Elysées. Cet évènement annuel est une très grande exposition, où le public se rue. Il est aussi très important pour les artistes qui s'y font leur réputation. Plusieurs milliers d'oeuvres sont sélectionnées par un jury, issu de l'académie des Beaux-Arts, reflétant tout les arts : peinture, dessin, gravure, sculpture. Près de 2000 peintures abordent tout les thèmes : sujet historique, religieux, scènes de genre, paysages, portraits et orientalistes.
La scénographie du musée d'Orsay nous plongeait dans ce Salon.
Imprimerie nationale, Explications des ouvrages de peinture, sculpture, architecture, gravure et lithographie des artsites vivants exposés au Palais des Champs-Elysées, le 1er mai 1874, Paris. Livret, Paris, archives Durand-Ruel.
Camille Cabaillot-Lassalle (1839-1902), Le Salon de 1874 (1874), huile sur toile. Paris, musée d'Orsay.
Charles Maurand (1824-1904), "Le Salon de 1874. Vue d'ensemble du jardin de l'exposition de sculpture", Le Monde illustré, 20 juin 1874. Paris, musée d'Orsay.
Antoine Mercié (1845-1916), Gloria Victis (vers 1874), bronze. Saint-Denis, musée d'Art et d'Histoire Paul-Eluard.
Emile Breton (1831-1902), Nuit d'hiver en Artois (1874), huile sur toile. Douai, musée de la Chartreuse.
Lawrence Alma Tadema (1836-1912), La Mort du premier-né de Pharaon (1872), huile sur toile. Amsterdam, Rijksmuseum.
Ferdinand Humbert (1842-1934), La Vierge, l'Enfant Jésus et saint Jean-Baptiste (vers 1874), huile sur toile. Paris, musée d'Orsay.
Jean Jules Antoine Lecomte du Nouÿ (1842-1923), Eros, Cupido (1873), huile sur toile. Tours, musée des Beaux-Arts.
Jules Elie Delaunay (1828-1891), David triomphant (1874), huile sur toile. Nantes, musée d'Arts de Nantes.
Edouard Dantan (1848-1897), Moine sculptant un christ en bois (1874), huile sur toile. Paris, Centre natioinal des arts plastiques, en dépôt au musée d'Arts de Nantes.
Jean-Léon Gérôme (1824-1904), L'Eminence grise (1873), huile sur toile. Boston, Museum of Fine Arts.
Adélaïde Salles-Wagner (1825-1890), La Leçon de lecture (avant 1874), huile sur toile. Reims, musée des Beaux-Arts.
Henriette Browne (1829-1901), Un poète ; Les Coptes dans la Haute-Egypte (1874), huile sur toile. Collection particulière.
Alfred Dehodencq (1822-1882), Scène de danse dans une rue de Tanger (1853-1874), huile sur toile. Paris, musée d'Orsay.
Emile Zola, célèbre romancier et critique d'art, remarque que les oeuvres qui passionnent le public sont les scènes de la dernière guerre. Les peintures et sculptures font écho aux visiteurs. De nombreux artistes ont vu cette guerre de près. Le Salon de 1872 avait exclu ces oeuvres au sujet trop actuel.
Auguste Lançon (1836-1885), Morts en ligne ! Champ de bataille de Bazeilles, le 1er septembre 1870, à 5 heures du soir (1873), huile sur toile. Verdun, musée de la Princerie, en dépôt à Gravelotte, musée départemental de la Guerre de 1870.
Edouard Detaille (1848-1912), Charge du 9e régiment de cuirassiers à Morsbronn (1874), huile sur toile. Reims, musée Saint-Rémi.
Albert Maignan (1845-1908), Départ de la flotte normande pour la conquête de l'Angleterre, Dives 1066 (1874), huile sur toile. Paris, musée d'Orsay.
En 1874, le Salon, tout comme l'exposition impressionniste, montre des oeuvres avec une vision du présent. Le Salon n'est plus la vitrine d'un art uniquement académique, des oeuvres plus radicales y trouvent leur place. Manet refuse l'invitation des Indépendants préférant s'assurer une place dans le Salon officiel. Les artistes rejetés du Salon ne vont pas tous rallier l'exposition indépendante. Il y a même une douzaine d'artistes qui vont doubler leur chance en exposant à l'Indépendante et au Salon. Quelques impressionnistes retourneront au Salon 5 ans plus tard.
Giuseppe de Nittis (1846-1884), Avenue du bois de Boulogne (Refusé au Salon, 1874), huile sur toile. Collection particulière - Courtesy Enrico Gallerie d'Arte.
Edouard Manet (1832-1883), Le Bal de l'Opéra (1873, Refusé au Salon de 1874), huile sur toile. Washington, National Gallery of Art.
Eva Gonzalès (1849-1883), Une loge aux Italiens (Refusé au salon de 1874), huile sur toile. Paris, musée d'Orsay.
Giuseppe de Nittis, Dans les blés (1873, Salon de 1874), huile sur bois. Collection particulière - Courtesy Enrico Gallerie d'Arte.
Ludovic Napoléon Lepic (1839-1889), Le Déluge, Volets de gauche et de droite (salon de 1874), huile sur toile. Collection Roland Lepic.
Eva Gonzalès, La Matinée rose (salon de 1874), pastel sur papier et châssis entoilé. Paris, musée d'Orsay.
Edouard Manet, Le Chemin de fer (1873, salon de 1874), huile sur toile. Washington, National Gallery of Art.
Stanislas Lépine (1835-1892), Paysage (1869, première exposition impressionniste 1874), huile sur toile. Paris, musée d'Orsay.
Giuseppe de Nittis, Route en Italie (1870, première exposition impressionniste 1874), huile sur toile. Barletta, Pinacoteca Giuseppe de Nittis
Giuseppe de Nittis, Sur les pentes du Vésuve (1872, première exposition impressionniste), huile sur bois. Milan, Galleria d'Arte Moderna
Stanislas Lépine, Le Canal Saint-Denis (vers 1876-1892, première exposition impressionniste), huile sur toile. Collection particulière.
La vie moderne est une composante du beau. A l'exposition une trentaine de tableaux font référence à l'industrialisation et l'urbanisation. Monde bourgeois, rues rénovées, développement des loisirs et lieux de spectacle sont source d'inspiration pour les impressionnistes. Au Salon aussi, ces scènes de vie moderne apparaissent mais de manière anecdotique voire moralisatrice.
Henri Fantin-Latour (1836-1904), Fleurs et objets divers (Salon de 1874), huile sur toile. Göteborg, Göteborgs konstmuseum.
Jules Emile Saintin (1829-1894), Blanchisseuse de lin (Salon de 1874), huile sur toile. Monte-Carlo, Pallesi Art Gallery.
Ernest Duez (1843-1896), Splendeur. Panneau de dyptique (salon de 1874), huile sur toile. Paris, musée des Arts décoratifs.
Auguste de Mollins (1821-1890), La Chasse à courre - Rendez-vous de chasse (première exposition impressionniste,1874), huile sur toile. Collection particulière.
Edgar Degas (1834-1917), Aux courses en province (vers 1869, première exposition impressionniste), huile sur toile. Boston, Museum of Fine Arts.
Berthe Morisot (1841-1895), Jeune femme dans un paysage (1872, première exposition impressionniste 1874), aquarelle et rehauts de gouache sur traits de crayon. Paris, musée d'Orsay.
Berthe Morisot, La Lecture (1873, première exposition impressionniste 1874), huile sur toile. The Cleveland Museum of Art.
Berthe Morisot, Cache-cache (1873, première exposition impressionniste 1874), huile sur toile. Collection particulière.
Berthe Morisot, Vue du petit port de Lorient (1869, première exposition impressionniste 1874), huile sur toile. Washington, National Gallery of Art.
Henri Rouart (1833-1912), La Terrasse au bord de la Seine à Melun (première exposition impressionniste 1874), huile sur toile. Paris, musée d'Orsay.
Camille Pissarro (1830-1903), Le Jardin de la ville, Pontoise (première exposition impressionniste 1874), huile sur toile. New-York, The Metropolitan Museum of Art.
Eugène Boudin (1824-1898), Plage à Trouville (vers 1865, première exposition impressionniste 1874), aquarelle et mine graphite. Paris, musée d'Orsay.
Edgar Degas, La Repasseuse (1869, première exposition impressionniste 1874), fusain, craie blanche et pastel sur papier. Paris, musée d'Orsay.
Le critique Ernest Chesneau (1833-1890) rassemble sous cette appellation quelques participants de l'exposition de la Société Anonyme de 1874 (Monet, Sisley, Pissarro...). Depuis le milieu du XIXe siècle, au Salon et chez les marchands d'art, le paysage se voit comme "un genre moderne". Les peintres présents au Salon (Chintreuil, Daubigny...) produisaient des paysages reflétant une campagne intacte au moment où la nature est menacée par l'urbanisation et l'industrialisation. Ils éveillaient la nostalgie du public.
Claude Monet, Le Havre, bateaux de pêche sortant du port (première exposition impressionniste 1874), huile sur toile. Collection, Michael G. Herman.
Camille Pissarro (1930-1903), Verger en fleurs (1872, première exposition impressionniste 1874), huile sur toile. Washington, National Gallery of Art.
Alfred Sisley (1839-1899), Pommiers en fleur - Louveciennes (1872, première exposition impressionniste 1874), huile sur toile. Collection particulière.
Camille Pissarro, Matinée de juin, Pontoise (1873, première expostion impressionniste 1874), huile sur toile. Staatliche Kunsthalle Karlsruhe.
Antoine Chintreuil (1814-1873), Le Bosquet aux chevreuils (après 1857, Salon de 1874), huile sur toile. Paris, musée d'Orsay.
Charles François Daubigny (1817-1878), Les Champs au mois de juin (Salon de 1874), huile sur toile. Ithaca, Herbert F. Johnson Museum of Art, Corneli University.
Antoine Guillemet (1841-1918), Berçy en décembre (Salon de 1874), huile sur toile. Paris, musée d'Orsay.
Armand Guillaumin (1841-1927), Soleil couchant à Ivry (1873, première exposition impressionniste 1874), huile sur toile. Paris, musée d'Orsay.
Alfred Sisley, La Machine de Marly, Bougival (1873, première exposition impressionniste 1874), huile sur toile. Copenhague, Ny Carlsberg Glyptotek.
Alfred Sisley, Le Bac de l'île de la Loge , Port-Marly, inondation (1872, première exposition impressionniste 1874), huile sur toile. Copenhague, Ny Carlsberg Glyptotek.
Alfred Sisley, Port Marly, Gelée blanche (1872, première exposition impressionniste 1874), huile sur toile. Lille, Palais des Beaux-Arts.
Le célèbre tableau de Monet "Impression, soleil levant" est-il à l'origine du mot "impressionnisme" né en 1874 ? Le titre du tableau a en effet inspiré le mot "impressionniste" au journaliste Louis Leroy (1812-1885). Mais le mot ne se diffuse pas et le tableau ne devient célèbre qu'au début du XXe siècle. Dans ce tableau, Monet affirme son envie de sensation subjective, plutôt que descriptive d'un lieu. Cette intention contrastait avec les pastels et études de ciel de son maître Eugène Boudin. Cette sensation d'instantanéité n'est pas peinte en une fois. Elle est rendue après plusieurs séances en atelier afin de donner l'impression d'une impression.
Claude Monet, Impression, Soleil levant (1872, première exposition impressionniste 1874), huile sur toile. Paris, musée Marmottan Monet.
Eugène Boudin (1924-1898), Nuages blancs, ciel bleu / Ciel bleu, nuages blancs (vers 1854-1859, première exposition impressionniste 1874), pastel sur papier bleu-gris. Honfleur, musée Eugène Boudin.
Grâce à la détermination et au financement de Gustave Caillebotte, la 3ème exposition ouvre ses portes dans un appartement au 6 rue Le Peletier. 245 oeuvres y seront exposées. Les précédentes expositions furent décevantes au niveau commercial, mais elles ont ancré l'idée de la naissance d'un nouveau mouvement. En 1877, les artistes se proclament "impressionnistes".
Gustave Caillebotte (1848-1894), Peintres en bâtiment (1877), huile sur toile. Collection particulière.
Camille Pissarro, Les Toits rouges, coin de village, effet d'hiver (1877), huile sur toile. Paris, musée d'Orsay.
Dans cette exposition beaucoup d'oeuvres exposées étaient déjà très connues du public. Je ne m'y suis donc pas attardée. Là, où l'exposition était intéressante, c'était dans la mise en scène qui nous plongeait en 1874. Et le parallèle fait entre les oeuvres exposées au Salon Anonyme et le Salon Officiel. Cette exposition sera exposée à Washington du 08/09/2024 au 19/01/2025, une cinquantaine d'oeuvres non présentes à Paris y seront. Le catalogue de l'exposition "Paris 1874, inventer l'impressionnisme. Ed. Réunion des musées nationaux, 2024, (288p., 250 ill.)", est un gros livre (33x22,5 cm) imprimé sur du papier mat qui met bien en valeur les oeuvres, qui sont indexées par genre (peinture, dessin...) puis par auteur.