André Devambez (1867-1944) - Petit Palais

Publié par Faustine sur 19 Avril 2023, 15:26pm

Catégories : #peinture française du XIXe, #peinture française du XXe, #gravure du XXe, #exposition

L'année dernière, le Petit Palais a organisé une rétrospective consacrée à André Devambez, artiste peintre, graveur et illustrateur de la Belle Epoque. Plus de 200 oeuvres étaient exposées. Si vous êtes en Bretagne, vous avez pu également voir cette exposition à Rennes, mais moins fournie en oeuvres. Voici le résumé de l'exposition, d'après les panneaux explicatifs et les oeuvres représentatives.

Portraits de famille

Très attaché à ses proches : Pierre et Valentine (ses enfants), Cécile (sa femme), Catherine (sa mère), André Devambez puise son inspiration dans les moments familiaux ou au cours de longues séances de pose.

André Devambez, Deux enfants (Pierre et Valentine), 1914, huile sur toile. Beauvais, MUDO - musée de l'Oise.

André Devambez, La mère de l'artiste (vers 1928), huile sur toile. Saint-Cloud, musée du Grand Siècle.

André Devambez, La lecture (Cécile Devambez lisant devant un miroir), huile sur carton. Collection particulière.

Avions et dirigeables

Devambez est le témoin de la naissance de l'aviation et de l'essor du dirigeable. Deux sujets qui le passionnent. Il assiste aux grandes manifestations, fait preuve d'une précision remarquable et réalise des cadrages vertigineux. Pionnier dans le domaine des oeuvres aéronautiques, Devambez obtient, en 1934, l'agrément pour rejoindre le corps des peintres du ministère de l'Air.

André Devambez, Le Dirigeablobus au-dessus de la place de l'Opéra (1909), lithographie. Beauvais, MUDO - musée de l'Oise.

André Devambez, Les Grandes manoeuvres militaires (vers 1911), huile sur toile. Le Bourget, collection du musée de l'Air et de l'Espace.

André Devambez, Les Avions fantaisistes (1911-1914), huile sur toile. Beauvais, MUDO - Musée de l'Oise.

Au théâtre

Devambez fréquente régulièrement cinéma, théâtre et salle de concerts. Dans ses oeuvres, il s'intéresse à la foule des spectateurs. L'usage de la photographie, lui permet de figer un instant. Il s'intéresse également aux coulisses.

André Devambez, Une première au théâtre Montmartre (vers 1901), gouache. Paris, collection particulière.

André Devambez, L'Ouvreuse (vers 1905), lithographie sur papier vélin. Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la ville de Paris.

André Devambez, Concert Colonne (vers 1933), huile sur toile. Paris, musée d'Orsay.

La vie parisienne

Devambez arpente les rues du Paris de la Belle Epoque. Son regard est teinté d'humour et humaniste.

André Devambez, Le Luxembourg, huile sur carton. Galerie Fabienne Facre.

André Devambez, L'Arrivée du car, huile sur Isorel. Paris, collection particulière.

André Devambez, Le Tram jaune, huile sur bois. Collection particulière.

André Devambez, La Station de métro (1908), lithographie. Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la ville de Paris.

Il observe aussi les habitués des cafés, ou les buveurs d'absinthe solitaires.

André Devambez, Vieillard assis en habit rouge, huile sur toile. Collection particulière.

André Devambez, Homme barbu attablé, portant manteau rouge et chapeau noir, huile sur bois. Collection Etienne Bréton, Saint Honoré Art Consulting.

André Devambez, Les Incompris (1904), huile sur toile. Quimper, musée des Beaux-Arts.

André Devambez, Au Café (vers 1905), huile sur toile. Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la ville de Paris.

Devambez l'illustrateur

En 1898, Devambez illustre un livre d'Emile Zola "La Fête à Coqueville". Puis, il travaille pour des grandes revues illustrées "L'Illustration, Le Rire, Le Figaro illustré...". Il adapte son style à la variété des textes qui lui sont soumis. Passant de l'humour au fantastique, son imagination invente des monstres ou paysages inédits. L'univers de Gulliver, qui invite aux jeux d'échelles correspond beaucoup au style de Devambez. Il aborde aussi la publicité en réalisant des affiches, cartons d'invitation, menus et produits dérivés.

Emile Zola, André Devambez, La Fête à Coqueville (1898), crayon et aquarelle. Paris, collection particulière.

Jacques Maribert, André Devambez, Misère et pauvreté "Vous ne sortirez pas avant que le pacte ne soit déchiré", "Un jour d'hiver deux cavaliers montés sur des mules, mirent pied à terre devant sa forge" (1900, in L'Illustration n°3014), encre noire et gouache. Paris, galerie Laurentin.

André Devambez, Le Passage de la course (1901, in Le Rire n°349), lavis de gouache, aquarelle et crayon. Reims, musée des Beaux-Arts.

André Devambez, Le Passage de la course (1901, in Le Rire n°349), lavis de gouache, aquarelle et crayon. Reims, musée des Beaux-Arts.

André Devambez, Le 14 Juillet en ballon (1902, in Le Rire n°402), encre noir, crayon noir, gouache et aquarelle. Paris, galerie Benjamin Perronnet.

André Devambez, Le 14 Juillet en ballon (1902, in Le Rire n°402), encre noir, crayon noir, gouache et aquarelle. Paris, galerie Benjamin Perronnet.

Louis Sonolet, André Devambez, L'immortalité "Alors le bon roi se regarda, comprit et remercia Dieu... il avait mis sa culotte à l'envers..." (1903, in l'Illustration n°3174), gouache sur papier. Paris, galerie Laurentin.

André Devambez, Gulliver en tournée (1909), huile sur bois. Collection particulière.

André Devambez, Revue des troupes de Lilliput devant le palais de l'Empereur (in L'illustration, 2 Décembre 1911), impression en couleurs. Rennes, collection particulière.

André Devambez, Gulliver enlève la flotte des Gros-Boutiens (1921), huile sur toile. Collection Maïk Bouchayer.

André Devambez, Gulliver enlève la flotte des Gros-Boutiens (1921), huile sur toile. Collection Maïk Bouchayer.

André Devambez, Le discours du ministre / L'heure de pointe dans le métro. Collection Ville de Paris, bibliothèque Forney.

André Devambez, Les Bébés célèbres et la Phosphatine Falières (1906), impression en couleurs. Beauvais, MUDO musée de l'Oise.

André Devambez, Service à dessert pour la maison Susse frères : Le cortège municipal, La plage, Le dîner de famille, Le cirque (1922) , faïence de la manufacture d'Issy. Collection particulière.

André Devambez, La tournée électorale (in le Rire 18 Avril 1914), impression photomécanique. Collection Michel Ménégoz.

André Devambez, Lisez Le Conseiller municipal (1916), lithographie en couleurs. Collection ville de Paris, bibliothèque Forney.

Devambez ne fait pas que dans l'humour, mais aussi dans le plus grave. Invasion de macrobe fut une prémonition de notre récente pandémie, Les Condamnés à mort font référence au taylorisme et à la lutte des classes, Le Nouveau Déluge annonce le réchauffement climatique.

André Devambez, Une invasion de macrobes "L'armée des macrobes était là rangée sur les deux rives" (1909), huile sur toile. Paris, Petit Palais.

André Devambez, Une invasion de macrobe "C'était un petit bout d'homme simiesque dont on ne remarquait d'abord que la barbe noire, ssi fournie qu'elle s'allongeait en deux tortillons très soignés" (1909), huile sur panneau. Paris, collection particulière.

André Devambez, Les Condamnés à mort : "Enfin, la calèche, à quatre cents yards d'altitude, domina le courant même de l'eau" (1920), encre noire, lavis d'encre et gouache sur papier. Paris, galerie Laurentin.

André Devambez, Le Nouveau déluge (1922), huile sur carton. Paris, galerie Laurentin

Décoration d'ambassade

En 1909, André Devambez est choisi pour la réalisation de 12 compositions destinées au grand salon de réception de l'ambassade de France à Vienne. Le choix des sujets est laissé libre à l'artiste qui choisit : "La vie et les inventions modernes". Devambez représente la vie moderne en plein air : automobiles, autobus à impériale, métros, kiosques à journaux, paquebots, aéroplanes, dirigeables, mais aussi téléphone, photo et cinéma. Seule une esquisse était exposée, les 12 compositions ont été reproduites dans le catalogue de l'exposition.

André Devambez, "La vie et les inventions modernes" Le déjeuner sur l'herbe (esquisse) vers 1910, huile sur bois. Paris, collection particulière.

Devambez et la guerre

Devambez accorde une attention particulière aux évènements historiques du début du XXè siècle. Ils représentent les évènements de la Commune qui témoigne de son intérêt pour la reconstitution documentée d'un chapitre de l'histoire parisienne. En 1917, il s'engage dans la mission artistique aux armées, il réalise de nombreuses peintures et eaux-fortes sur la Grande Guerre. Il reviendra blessé de ce conflit qui lui fait réaliser un triptyque La Pensée aux absents. Il réalisa aussi une commande de la vue de l'Exposition Universelle de 1937.

André Devambez, La Charge (vers 1902-1903), huile sur toile. Paris, musée d'Orsay.

André Devambez, L'Appel, Paris sous la Commune (1906), huile sur toile. Saint-Denis, musée d'art et d'histoire Paul Eluard.

André Devambez, Vers l'attaque (vers 1915), fusain, encre noire et aquarelle. Reims, musée des Beaux-Arts.

Deux eaux-fortes par André Devambez, "Les otages" et "L'espionne" (1917), eau-forte et aquatinte. Beauvais, MUDO - musée de l'Oise.

André Devambez, L'escorte du président Wilson, place Saint-Augustin - 14 décembre 1918 (1918), huile sur toile. Paris, musée Carnavalet.

André Devambez, La Pensée aux absents "Le souvenir" (centre) - "La lettre" (gauche) - "Les trous d'obus" (droite) (1926-1936), huile sur toile et sur carton. Saint-Quentin, musée des Beaux-Arts Antoine-Lécuyer.

André Devambez, La Pensée aux absents "Le souvenir" (centre) - "La lettre" (gauche) - "Les trous d'obus" (droite) (1926-1936), huile sur toile et sur carton. Saint-Quentin, musée des Beaux-Arts Antoine-Lécuyer.

André Devambez, L'Exposition de 1937, vue du 2ème étage de la Tour Eiffel (1937), huile sur toile. Paris, centre nationale des arts plastiques, en dépôt au musée des Beaux-Arts de Rennes.

Grands portraits

Devambez ne cesse d'aborder le genre du portrait tout au long de sa carrière : de ses enfants, de sa femme et sa mère, en passant par les membres de l'Académie et ses étudiants.

André Devambez, Portraits de Pierre et Valentine (1925), huile sur toile. Beauvais, MUDO - musée de l'Oise.

André Devambez, La Famille de l'artiste (sa mère, sa femme, sa fille) (1928), huile sur toile. Paris, musée d'Orsay.

André Devambez, Réunion d'étudiants (1934), huile sur toile. Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris.

André Devambez, Deux peintres (1937), huile sur toile. Paris, musée d'Orsay.

André Devambez, Portrait collectif des membres de l'Académie française (1936), huile sur toile. Paris, palais des Instituts.

André Devambez, Le Philosophe (1926), huile sur toile. Société industrielle de Mulhouse, en dépôt au musée des Beaux-Arts de Mulhouse.

Les Tout-Petits

Dès les années 1900, Devambez aime peindre sur de très petits formats (9x12cm à 13x17cm) d'après nature ou selon son imagination. La galerie George Petit les expose de 1917 à 1926, ce qui le conforte dans ce format et le monde fantastique issu des contes et légendes. Il réalise lui-même les cadres en bois doré, ce qui apporte un aspect décoratif à ces petits tableaux très prisés lors des fêtes de Noël. Cette série de tableau prêtait à sourire et impressionnait par la réalisation miniaturiste des personnages.

André Devambez, Le Montreur d'ours (sd), huile sur carton. Saint-Cloud, musée du Grand Siècle.

André Devambez, Conversation dans une rue (sd), huile sur bois. Saint-Cloud, musée du Grand Siècle.

André Devambez, Le Complot (sd), aquarelle et gouache sur carton. Saint-Cloud, musée du Grand Siècle.

André Devambez, Le Jour des étrennes (1906), lithographie coloriée. Collection particulière.

André Devambez, La Mère Fouettard (1918), huile sur panneau. Collection particulière.

André Devambez, La Fête de la fée (1922), huile sur panneau dans un cadre doré sculpté. Collection particulière.

André Devambez, La Sorcière (1929), crayon et gouache sur papier. Collection particulière.

André Devambez, Ulysse et Calypso (1936), huile sur toile. Paris, Musée d'Art Moderne.

André Devambez, Le Chat botté (1940), gouache sur carton. Paris, galerie Fabienne Facre.

Auguste a mauvais caractère

En 1913, Devambez conçoit un album intitulé "Auguste a mauvais caractère". Il s'agit d'un livre d'étrennes édité par la maison Devambez, dirigée par son père Edouard. Composée de dix planches, chaque dessin s'étend sur une double page, enrichi de quelques lignes explicatives.

Auguste a mauvais caractère (1913-1914), livre imprimé. Bibliothèque nationale de France.

Auguste a mauvais caractère "Regardez dans quel état il met ses joujoux" (1913-1914), planche imprimée en couleurs sur papier.Beauvais, MUDO - musée de l'Oise.

Auguste a mauvais caractère "Vive Auguste !" (1913-1914), planche imprimée en couleurs sur papier. Beauvais, MUDO - musée de l'Oise.

Ce fut une belle exposition sur un artiste totalement inconnu. Le catalogue de l'exposition : "André Devambez, vertiges de l'imagination, ed. Paris Musées, 2022, (366 p.)" est un gros livre. Presque toutes les oeuvres sont reproduites, accompagnées de plusieurs photos illustrant la vie d'André Devambez. Par contre, il n'y a pas d'index des oeuvres reproduites.

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Rémi

19/04/2023 21:39

Merci beaucoup car J'ai adoré découvrir cet artiste sur votre blog . Son style est riche , vivant et tellement varié . <br /> Il me fait un peu penser aux illustrateurs de la même époque , oubliés aujourd'hui , comme Raylambert , Géo Dorival ou Roger Broders dont j'ai quelques affiches au murs chez moi !

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Faustine

20/04/2023 09:43

Avec plaisir Rémi