Cette année, le musée des Beaux-Arts de Tours organisait une exposition d'intérêt national sur la place des femmes entre le Moyen-Âge et la Renaissance, en France et en Europe du Nord. Une centaine d'oeuvres étaient réunies afin de remettre en cause les clichés et idées reçues. Je vous fais un résumé d'après les panneaux explicatifs, accompagné de nombreuses oeuvres.
Depuis l'institution du mariage comme sacrement aux XII-XIIIe siècle, l'Eglise a structuré la société autour du noyau : couple-descendance. Au XVIe siècle, le mariage est au coeur des débats. Il apparaît cependant comme le fondement de la vie sociale. Le mariage est avant tout l'alliance de deux familles. Les enjeux financiers et sociaux permettent rarement aux futurs époux de choisir leur conjoint. Les femmes ont pour première fonction de se marier afin de servir les affaires familiales. Elles sont éduquées dans ce sens.
Le statut matrimonial d'une femme détermine sa place dans la société. Le lien conjugal consacre la domination masculine et la soumission de la femme à son époux. Cette domination masculine est souvent représentée dans les peintures par la place de l'homme à gauche (la place d'honneur).
Lucas de Leyde (vers 1489/94-1533), La Création d'Eve (1529), gravure au burin. Paris, Petit Palais, musée des Beaux-Arts.
Anonyme, Portrait d'homme ; portrait de femme (Pays-Bas, premier tiers du XVIe s.), huile sur bois. Lille, Palais des Beaux-Arts.
Les mariages sont le plus souvent arrangés, mais de nombreux témoignages attestent de sentiments profonds entre les époux. Il était fréquent avant un mariage arrangé de s'échanger des portraits ressemblants. Dans la basse société, les époux sont plus libre de convoler selon leur coeur. A la fin du Moyen-Âge, les filles se marient vers l'âge de 14-20 ans à des hommes de 6 à 10 ans plus vieux. Au XVIe siècle, l'écart se réduit et l'âge du premier mariage est retardé. Mais avec de nombreuses différences selon les régions et les sociétés. Dans l'aristocratie, où règne l'amour courtois et à la campagne, les unions sont tôt contrairement aux autres milieux. Les affres de la vie conjugale suscitent le développement de satires qui révèlent les angoisses masculines face au pouvoir potentiel des femmes.
Lyon, Charte de mariage de George Langloys et Jane Mersier (1587), enluminure sur parchemin. Lyon, bibliothèque municipale.
Boîte à couvercle orné et inscrit des mots "denier pour épouze", avec cinq méreaux à inscriptions (XVIe-XVIIe s. ?), argent. Châtellerault, Le Grand Atelier, musée d'art et d'industrie.
Anonyme (école française), Portrait de Gabrielle de Bourbon (vers 1484), huile sur bois. Château de Serrant, collection de Mme la Princesse de Mérode.
Joos van Cleve ? (vers 1485-1540/41), Portrait de femme, dit Portrait présumé de la princesse Isabeau d'Autriche (vers 1525-1530), huile sur bois. Tours, musée des Beaux-Arts.
Anonyme (France), Effigie funéraire de François II de La Rochefoucauld et d'Anne de Polignac (avant 1554), marbre. Paris, musée du Louvre.
Anonyme (France), Coffret : scènes courtoises (vers 1420-1430), os, bois, métal, parchemin peint. Paris, musée du Louvre.
D'après Lucas de Leyde (vers 1489/1494-1533), La Tireuse de cartes (fin du XVIe-début du XVIIe s.), huile sur bois. Issy-les-Moulineaux, musée français de la carte à jouer.
Anonyme (Flandres), La Lutte pour la culotte (XVIIe s.), huile sur toile. Tours, musée des Beaux-Arts.
Certaines femmes ne vivent pas dans les liens du mariage. La mortalité très élevée rend le veuvage fréquent. La veuve récupère son douaire (biens que le mari réservait à sa femme si elle lui survivait) et elle acquiert son indépendance juridique. Les situations varient selon les ressources, l'âge et le nombre d'enfants à charge. Le veuvage peut conduire à une grande vulnérabilité financière, il est urgent de trouver un nouveau conjoint. Mais, il peut aussi donner accès à des opportunités professionnelles, en reprenant l'affaire du mari (imprimerie, négociant...). Rarement choisi, le célibat définitif engendre des difficultés économiques à s'établir.
Anonyme (Espagne ou France), La dame aux pensées (fin du XVe s.), Tempera sur bois. Paris, musée du Louvre.
Pieter Jansz Pourbus (1523/24-1584), Veuve avec son fils (1564), huile sur bois. Dole, musée des Beaux-Arts.
Maître des portraits princiers (vers 1470-1495), Portrait de la jeune Marguerite d'Autriche (vers 1496), huile sur bois. Paris, musée de Louvre.
Léonard Limosin (vers 1515-1575/77), Claude de Guise et Antoinette de Bourbon (vers 1567 ?), émail polychrome sur cuivre. Ecouen, musée national de la Renaissance.
Peintre de Champagne ? , Portrait de religieuse (1563), huile sur bois. Reims, musée des Beaux-Arts.
La "dette conjugale" est un acte charnel que se doivent les deux conjoints. Cette "consommation" est indispensable pour valider l'union matrimoniale, dont le seul but est la procréation. Peu de choses sont connues de la sexualité des couples. Les temps d'abstinence prescrits par l'Eglise ont été peu respectés. La contraception et l'avortement, sévèrement condamné, étaient pourtant pratiqués. L'adultère est considéré comme un crime essentiellement féminin, car la naissance d'enfants illégitimes met en danger le patrimoine de l'époux. Les châtiments varient selon les régions : amende, mise au pilori, crâne rasé, fouet, pendaison... A l'inverse, la société tolère les pratiques extra-conjugales masculines. Les violences sexuelles envers les femmes sont punies par les lois, mais peu de cas parviennent devant la justice. Le viol est tu par honte et crainte de déshonneur, et fait souvent objet d'arrangements "amiables".
Anonyme (Italie), Grand plat rond : Antonia Bastiane pendue la tête en bas (1510), majolique. Paris, musée du louvre.
Mair von Landshut (vers 1450-1503), La Maison publique (1499), gravure sur cuivre au burin. Paris, Bibliothèque nationale de France.
Léon Davent, Lucrèce et Tarquin (vers 1545), gravure à l'eau-forte. Paris, Bibliothèque nationale de France.
L'ensemble de la société attend de la femme mariée qu'elle mette au monde des enfants. Les naissances se succèdent tous les 2 à 3 ans, mais la maternité est un devoir dangereux. Il est fréquent que l'accouchement ou ses suites coûtent la vie de la mère ou de l'enfant. La mère doit assurer soin et éducation, notamment religieuse, aidée par une servante ou gouvernante. A ces devoirs de mère s'ajoute la charge de l'intendance de la maison. Les familles bourgeoises confient leur bébé à une nourrice qui s'engage à l'allaiter et le soigner en échange de salaire.
Jean Mansel (1400-1473 ?), Vita Christi ou livre lequel traitte de la vye N-S. J-C, de la vieulté de condition humaine et de la noblesse de la creation de l'ame (dernier quart du XVe s.), parchemin. Paris, Bibliothèque nationale de France.
Anonyme (Pays-Bas ?), Effigie funéraire de nourrisson (dernier quart du XVIe s.), marbre. Paris, musée du Louvre.
Attribué à Herman van der Mast (1545/55-1610), Portrait de famille (figure les initiales et l'âge de chaque membre) (1577), huile sur bois. Le Puy-en-Velay, musée Crozatier.
Attribué à Marten van Cleve (1527-1581), La visite à la nourrice (3e quart du XVIe s.), huile sur bois. Orl"ans, musée des Beaux-Arts.
Théodore Galle (1571-1633), Scène de l'enfance des Gracques (début du XVIIe s.), gravure au burin. Rennes, musée des Beaux-Arts.
Le premier "métier" des femmes est d'assurer la bonne tenue de leur foyer : entretien du feu, cuisine et lessive. Elles le font en personne ou en supervisant des serviteurs. A la campagne, les femmes participent avec les hommes aux travaux des champs : soin du potager, de la basse-cour, des troupeaux, fabrication du beurre et du fromage... En ville, elles peuvent accéder à une grande diversité de métiers dans le textile, l'alimentation ou le commerce de détail. Les femmes de commerçants ou artisans participent aux affaires de leur mari. En cas de décès, elles reprennent la tête du commerce. Beaucoup de métiers n'acceptent pas les femmes, elles exercent alors dans un cadre non réglementé et non protégé. Il était rare de voir une signature féminine dans le domaine des arts. Le salaire des femmes est inférieur aux hommes.
Anonyme (Flandres), Intérieur de cuisine. Le Christ avec les pélerins d'Emmaüs (2e moitié du XVIe siècle), huile sur bois. Lille, Palais des Beaux-Arts.
Attribué à Pieter Aertsen (1508-1575), La Laitière (vers 1550), huile sur bois. Lille, Palais des Beaux-Arts.
Joachim Beuckelaer (vers 1533-vers 1574), Le marché aux poissons (1568), huile sur bois. Dieppe, musée de Dieppe.
Claude Nourry, dit le Prince (vers 1470-1533), La fleur des patrons de lingerie (non daté), gravure sur bois. Paris, Bibliothèque nationale de France.
1) Forces (époque médiévale), fer / 2) épingle, dés à coudre (XV-XVIe s.), alliage cuivreux / 3) Outils de filature et de tissage : fusaïoles, peson et navette de métier à tisser, terre cuite, os / 4) Clés (XV-XVIe s.), fer. Orléans, service régional d'archéologie.
D'après Marinus van Reymerswaele (vers 1490-1546), Le anquier et sa femme (1ère moitié du XVIe s.), huile sur bois. Douai, musée de la Chartreuse.
Susanne de Court, Plat ovale : La rencontre entre David et Abigaïl (vers 1600), émail peint sur cuivre, paillons d'argent, rehauts d'or. Paris, musée du Louvre.
Le travail favorise la sociabilité et offre des moments de détente et de distraction. Les veillées et jours chômés sont l'occasion de se retrouver autour d'un feu ou à la taverne. Les fêtes religieuses et évènements familiaux sont prétextes à se divertir (on danse, boit et mange). Les femmes aristocrates ont plus le temps de se distraire : promenade, lecture, musique, chasse au faucon, jeux de société. L'apprentissage des échecs fait partie de l'éducation des demoiselles et des jeunes gentilshommes. Par contre, elles sont exclues des jeux sportifs.
Atelier de Pieter Bruegel le Jeune (1564/1565-1636), Kermesse flamande (seconde moitié du XVIe s.), huile sur bois. Saint-Omer, musée de l'hôtel Sandelin.
Anonyme (Flandres), Jardin d'amour à la cour de Philippe le Bon, copie d'un tableau du XVe s. (vers 1560), huile sur bois. Versailles, musée national des châteaux de Versailles et du Trianon.
Anonyme (France), Joueuse de douçaine, gravure sur bois en relief (vers 1560). Paris, Bibliothèque nationale de France.
Anonyme (France), Tapisserie de la Chasse au faucon (vers 1440-1450), laine et soie. Saumur, château-musée.
Jacques de Cessoles, Les Moralitez du livre du gieu des eschés (début du XVe s.), parchemin. Paris, Bibliothèque nationale de France.
Dans une société structurée par la religion, la piété quotidienne est indispensable pour assurer le salut de son âme. A la fin du Moyen-Âge, en dehors des célébrations collectives, une dévotion plus personnelle apparaît. Les pratiques privées ne sont pas exclusivement féminines, mais la femme a la charge de transmettre aux enfants les bases de la foi chrétienne. Les femmes qui ont des livres d'heures s'en servent pour enseigner prières et bases de lecture. La femme doit aussi savoir soigner les maux du quotidien. Certaines se chargent des malades hospitalisés et de l'entretien des établissements.
attribué à Ambrosius Benson (vers 1495-1550), Jeune femme en oraison, lisant un livre d'heures (vers 1520-1530), huile sur bois. Paris, musée du Louvre.
Annonce d'indulgence accordée par l'archevêque de Bourges aux bienfaiteurs de l'Hôtel-Dieu de Paris (entre 1497-1515), gravure sur bois. Paris, Bibliothèque nationale de France.
Israhel van Meckenem (vers 1465-1503), La Naissance de la Vierge (2nde moitié du XVe s.), gravure au burin. Paris, Petit Palais.
Hyeronimus Peter, Chope d'accouchée (vers 1550-1560), argent fondu, ciselé et doré. Ecouen, musée national de la Renaissance.
Au XVe et XVIe siècle, nature et condition féminines font débat. Les partisans misogynes s'opposent aux fervents "champions des dames". Certaines voix réfutent l'infériorité féminine, comme celle de l'écrivaine Christine de Pizan, voire clament la supériorité des femmes. Le discours dominant est masculin et forge un imaginaire assez défavorable de la femme, bien qu'on lui reconnaisse des qualités. Les traités d'enseignement ou les sermons consacrent tout un panel de vertus considérées comme féminines : chasteté et continence, humilité, obéissance, douceur, dévotion.
Christine de Pizan (vers 1364- vers 1430), La Cité des dames (vers 1413-1414), parchemin. Paris, Bibliothèque nationale de France.
Anonyme (France), Portrait de Marguerite d'Angoulême, reine de Navarre (seconde moitié du XVIe s.), cire peinte, perles, bois doré. Ecouen, musée national de la Renaissance.
Marguerite d'Angoulême, reine de Navarre (1492-1549), L'Heptaméron (1571), imprimé. Lyon, bibliothèque municipale.
Jean Pichore, Les rondeaux des vertus (après 1515), parchemin peint et enluminé. Ecouen, musée national de la Renaissance.
Crispin de Passe (1564-1637) d'après Martin de Vos (1532-1603), Série des sept péchés capitaux : l'Avarice - L'Envie (1590-1631), gravure au burin. Paris, Bibliothèque national de France.
A la fin du XIIe siècle, des textes ont été écrits par des clercs ou laïcs afin de proposer ou imposer aux femmes des modèles de vie et de comportement. La chasteté est la première des vertus dont une femme se doit d'être parée. Les figures illustres vues comme icônes de vertu renvoient aux trois rôles que les femmes sont censées remplir : la vierge chaste, la bonne mère, la bonne épouse. La Vierge Marie, idéal inaccessible, incarne ces attentes sociales attribuées aux femmes. Sermons et traités éducatifs donnent en exemple les jeunes vierges martyres telle que Sainte Barbe ou les héroïnes mythologiques, comme Lucrèce. Elles incarnent le contrôle que la femme doit tenir : droiture, courage, fidélité et abnégation.
D'après atelier de Joos van Cleve (vers 1485-1540/41), La Vierge allaitant l'Enfant (1ère moitié XVIe s.), détrempe sur bois. Tours, musée des Beaux-Arts.
D'après Jan Gossaert dit Mabuse (vers 1478-1532), Vierge à l'Enfant (XVIe s.), huile sur bois. Tours, musée des Beaux-Arts.
Anonyme (France), Vierge ouvrante (1ère moitié du XVIe s.), noyer polychromé. Ecouen, musée national de la Renaissance.
L'arme principale de la femme est son pouvoir de séduction. Elle peut à la fois incarner la vertu et le vice. Au tournant du XVIe siècle, les figures féminines illustres, comme l'héroïne biblique Suzanne, sont souvent représentées dénudées. Cette nudité peut évoquer les qualités des héros antiques ou la pureté de l'humanité avant le Péché originel. Mais ça peut être aussi de l'érotisme qui représente la tentation. Le personnage de Marie Madeleine, prostituée repentie, à la fois sainte et pécheresse incarne la dualité considérée comme caractéristique de la femme.
Pierre Reymond, Deux assiettes : scènes de l'histoire de Suzanne (Suzanne au bain / Suzanne et les vieillards) (vers 1580). Paris, musée du Louvre.
D'après François Clouet (avant 1520-1572), Dame à sa toilette (fin du XVIe s.), huile sur toile. Dijon, musée des Beaux-Arts.
Giovanni Pietro Rizzoli, dit Giampietrino, La Mort de Cléopâtre (1504), huile sur bois. Paris, musée du Louvre.
Atelier parisien, Scène inspirée de la comédie dit La Femme entre deux âges (vers 1580-1590), huile sur toile. Rennes, musée des Beaux-Arts.
Héritant d'Eve évoquant le péché, la femme est souvent considérée comme porteuse de tous les vices et responsable de tous les maux. Faible et instable, la femme a la réputation d'avoir un penchant pour le péché, en particulier : l'orgueil et la luxure. Ceci la rend aussi plus sensible à l'influence du Diable, ce qui a féminisé le crime de sorcellerie. Des images satiriques ou moralisantes mettent en scène la dangerosité des femmes. La diffusion de ces images par la gravure va largement véhiculer une vision négative de la femme.
Nicolas Halins, d'après Jean Cousin Père (vers 1503- vers 1560), Le Péché originel (vers 1550 ?), eau-forte. Paris, Bibliothèque nationale de France.
Pieter van der Heyden (1530-1576) d'après Pieter Bruegel l'ancien (1525-1569), Luxuria (1558), gravure au burin. Paris, Bibliothèque nationale de France.
Attribué à Martin de Vos (1532-1603), L'Orgueil des femmes (vers 1600), gravure au burin. Paris, Bibliothèque nationale de France.
Hans Baldung Grien (1484/85 - 1545), Le Sabbat des sorcières (1510), gravure sur bois en couleur. Paris, Bibliothèque natinale de France.
Marcantonio Raimondi (vers 1480- vers 1530) d'après Girolamo Genga (vers 1476-1555), La Carcasse ou la Stregazza (vers 1520-1530), gravure sur cuivre au burin. Paris, Bibliothèque nationale de France.
Pierre Reymond, Salière hexagonale : la faiblesse masculine (milieu du XVIe s.), émail peint sur cuivre. Paris, musée du Louvre.
Lucas de Leyde, Aristote et Phyllis (vers 1514), gravure sur bois en relief. Paris, Bibliothèque nationale de France.
La guerre demeure une activité virile, dont les femmes en sont exclues, sans qu'une loi ne l'interdise. Porter l'armure et manier l'épée vont à l'encontre de la morale et des coutumes. Les hommes ont quand même imaginé des dames qui les égaleraient. Ils ont puisé leurs modèles dans la Bible et l'Antiquité gréco-latine : avec Judith et les neuf Preuses. Ces femmes puissantes se caractérisent par leur chasteté. La guerre prend un vrai visage féminin avec le cas unique de Jeanne d'Arc.
d'après Ambrosius Benson (1495-1550), Judith brandissant la tête d'Holopherne (vers 1530-1533), huile sur bois. Grenoble, musée de Grenoble.
Anonyme (Bruxelles), Le Triomphe de la Force (fragment) (vers 1530), laine et soie. Langeais, château - collections de la fondation Jacques Siegfried - Institut de France.
Attribué à Vincent Goyrand, Douze cartes de tête d'un jeu français au portrait de fantaisie (fin du XVIe s.), gravure sur bois coloriée au pochoir. Paris, Bibliothèque nationale de France.
Martin le Franc, Le Champion des Dames, Jeanne d'Arc à cheval (vers 1470), aquarelle sur papier. Grenoble, bibliothèque municipale.
L'arrivée des femmes au pouvoir est une réalité des XVe et XVIe siècles, en France et en Europe. Anne de France, Louise de Savoie et Catherine de Médicis exercent la régence en France, quand Marie de Bourgogne et Marguerite d'Autriche gouvernent les anciens Pays-Bas. Administrer, décider, légiférer, faire régner l'ordre, la justice, la sécurité sont les facettes du gouvernement féminin. Au niveau européen, elles s'illustrent comme de brillantes négociatrices, allant jusqu'à conclure des traités. Entourée de dames nombreuses, elles rayonnent à la Cour, éblouissent et captivent courtisans et étrangers par leur luxe.
Pierre Choque (1450-1530), Commemoration et advertissement de la mort de très crestienne, très haulte, très puissante et très excellante princesse, ma très redoubtée et souveraine dame, madame Anne, deux foys royne de France, duchesse de Bretaigne (XVIe s.), vélin. Paris, Bibliothèque nationale de France.
Jean de Saint-Priest (sculpteur), Médaille d'Anne de Bretagne (1500), bronze coulé, moulé et doré. Ecouen, musée national de la Renaissance
Maître de Philippe de Gueldre, Compas du dauphin (vers 1505-1506), parchemin. Paris, Bibliothèque nationale de France.
D'après François Clouet (1520-1572), Portrait de Catherine de Médicis (vers 1556), huile sur bois. Versailles, établissment public du château et du domaine natinal de Versailles.
Moulage du sceau de Catherine de Médicis, reine de France, mère du roi, plâtre (2023). Paris, archives nationales.
D'après Etienne Dumonstier (vers 1540-1603), Portrait de Marguerite de France, reine de Navarre (après 1572), huile sur bois. Le Puy-en-Velay, musée Crozatier.
Anonyme, Pavane à la cour de Henri III (1581-1582), huile sur toile. Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon.
Ovide traduction d'Octavien de Saint-Gelais, Héroïdes (1497), parchemin. Paris, Bibliothèque nationale de France.
Cette exposition était très intéressante. Il était difficile de ne pas comparer avec la femme du XXIe siècle. Le catalogue de l'exposition : "Le Sceptre et la Quenouille - Être femme entre Moyen-âge et Renaissance. Ed. musée des Beaux-Arts de Tours/in fine éditions d'art, 2024, (352 p., 240 ill.)", est un très gros livre (28x23 cm) imprimé sur du papier glacé qui met bien en valeur les oeuvres. Il est richement illustré. Il n'y a pas d'index des oeuvres. Mais il reprend le fil chronologique de l'exposition ce qui est très agréable.
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