Peintures germaniques des collections françaises (1370-1550)

Publié par Faustine sur 11 Décembre 2024, 13:49pm

Catégories : #exposition, #peinture germanique du XVe, #peinture germanique du XVIe, #estampe allemande du XVIe, #peinture religieuse, #portrait

Suite à 10 ans de recherche mené par l'Institut National d'Histoire de l'Art, trois musées ont mis en valeur les oeuvres produites de 1370 à 1550 dans le Saint Empire Germanique qui correspond aujourd'hui à l'Autriche, le Nord de la Suisse, l'Alsace, l'Allemagne et la République Tchèque. Ces trois expositions : "Maîtres et merveilles" au musée des Beaux-Arts de Dijon, "Made in Germany" au musée des Beaux-Arts et d'archéologie de Besançon et "Couleur, gloire et beauté" au musée Unterlinden de Colmar avaient lieu simultanément du 4 Mai au 23 Septembre. Je vous les résume en reprenant les panneaux des expositions et illustré d'un grand nombre d'oeuvres exposées.

"Maîtres et merveilles" musée des Beaux-Arts de Dijon

Cette exposition suit un parcours thématique qui amène à comprendre la place de ces oeuvres à la fin du Moyen-Âge. Grâce aux récentes recherches, le parcours permet aussi d'aborder les questions de styles qui émanent de différents foyers artistiques.

Le gothique international

Entre 1380 et 1430, l'art de l'Europe centrale et occidentale partage un style homogène : couleurs chatoyantes, lignes sinueuses, figures élégantes, ornementation raffinée et goût du détail familier. Les origines de cette esthétique sont variées, mais la fusion a eu lieue dans plusieurs grands foyers européens où travaillent ensemble : flamands, ibériques, français, allemands, italiens. L'itinérance des artistes, le commerce des oeuvres et la circulation des modèles est désigné au XIXe siècle par l'expression "gothique international". Dans l'Empire germanique, les oeuvres de Maître Bertram, actif à Hambourg sont caractéristiques de ce mouvement.

Atelier de Maître Bertram, Episodes de la Vie de la Vierge et de la Passion du Christ (vers 1370-1380), peinture sur bois. Paris, musée des Arts décoratifs.

Autriche (Vienne ?), La Vierge à l'écritoire (vers 1420), peinture sur bois (tilleul). Paris, musée du Louvre.

Des oeuvres destinées à la dévotion

Un grand nombre des oeuvres exposées sont des fragments d'ensembles aujourd'hui démembrés et donc sortis de leur contexte, ce qui empêche souvent d'en connaître la signification initiale. Pourtant, on sait que dans la société médiévale, elles ont un usage précis. La plupart sont des présents offerts à Dieu, pour le glorifier et obtenir ses faveurs, ou à des saints protecteurs. Ces peintures cachées ou déployées selon le calendrier liturgique, guident la prière des dévots. Elles suscitent émotion, terreur ou repentir chez les fidèles dans leur dévotion. Ces oeuvres montrent aussi la richesse de leurs commanditaires religieux ou laïcs, dont leur souvenir sera maintenu après leur mort par la prière des vivants.

Le retable, installé au-dessus et en retrait de l'autel, est l'élément central du mobilier de l'église dans les pratiques de dévotion. Dans l'Empire, il se présente souvent sous forme de retable "à transformation" : les jours ordinaires, il est fermé par des volets mobiles peints ; les jours de fêtes l'ouverture des volets dévoile à l'intérieur d'autres scènes peintes ou sculptées. La piété plus personnelle est encouragée et permet l'apparition d'objets de petit format destinés à un usage domestique et/ou transportés en voyage. Les murs et piliers des églises sont ornés d'épitaphes conservant la mémoire des morts.

Atelier de Hans Pleydenwurff (actif à Nuremberg), La Décollation d'une Vierge (sainte Catherine d'Alexandrie ?) vers 1465, peinture sur bois (chêne). Chambon-sur-Voueize, église Sainte-Valérie.

Entourage de Hans Pleydenwurff et Michael Wolgemut, La Vierge de douleur (vers 1485), peinture sur bois (sapin). Institut de France, musée Jacquemart-André / Le Christ de douleur (vers 1480-1490), peinture sur bois (sapin). Vienne, musée du Belvédère.

Atelier de Rueland Frueauf l'Ancien, Vierge et l'Enfant sur le croissant de lune (vers 1490), peinture sur bois. Colmar, musée Unterlinden.

Bohême ou Silésie (?), La Sainte Parenté (1495 ou 1497), peinture sur bois (pin). Le Puy-en-Velay, musée Crozatier.

Suisse, Saint Jérôme et une donatrice - Saint Christophe et le donateur Niklaus Eberler (1516), peinture sur bois (tilleul). Dijon, musée des Beaux-Arts.

Ulm (Souabe), Retable de sainte Anne, la Vierge et l'Enfant (vers 1510-1520), peinture sur bois, sculptures en bois polychromé. Colmar, musée Unterlinden.

Atelier du Maître du Retable de saint Wolfgang (actif à Nuremberg), Epitaphe des époux Adam et Dorothea Lidwacher (vers 1445-1450), peinture sur bois (épicéa). Dijon, musée des Beaux-Arts.

Messages transmis par les peintures

Les pratiques de dévotion du XVe siècle encouragent un rapport direct avec le sacré. L'image est alors l'outil privilégié de la prière. Le fidèle se représente mentalement les épisodes de la vie du Christ comme si il y assistait, afin de compatir à ses souffrances. La narration, l'anecdote, le détail familier et l'expression sont très présents dans la peinture germanique qui sert la dévotion. Le culte des saints qui assurent aux fidèles protection et intervention, est aussi beaucoup représenté en image.

Conrad Ier Fyoll (?), actif à Francfort-sur-le-Main, L'Annonciation - La Circoncision du Christ - Le Christ aux Limbes (vers 1460-1470), peinture sur bois (résineux). Lyon, musée des Beaux-Arts.

Suisse (Berne ?), Saints martyrs flagellés et couronnés d'épines - Saints martyrs crucifiés (vers 1460), peinture sur bois. Avignon, musée Calvet.

Atelier du Maître du Retable d'Eggelsberg (actif entre Salzbourg et Passau), Les Apôtres Jacques le Majeur, Simon le Zélote et Jude Thaddée (?) (vers 1470-1480), peinture sur bois (épicéa). Dijon, musée des Beaux-Arts.

Gabriel Mäleskircher (actif à Munich), Saint Guy guérit un possédé (1476), peinture sur bois. Colmar, musée Unterlinden.

Entourage de Michael Wolgemut (Franconie), Le Prophète David (vers 1490), peinture sur bois (résineux). Paris, église Saint-Joseph-des-Nations.

Entourage de Bernhard Strigel (actif à Memmingen, Souabe), Châsse reliquaire de Saint Laurent (vers 1500-1510), peinture sur bois. Moulins, musée départemental.

Entourage de Bernhard Strigel (actif à Memmingen, Souabe), Châsse reliquaire de Saint Laurent (vers 1500-1510), peinture sur bois. Moulins, musée départemental.

Représenter le réel

Vers 1430, les maîtres des Pays-Bas méridionaux font une rupture dans la représentation du réel. Grâce à l'usage de l'huile comme liant de la peinture et à l'observation méticuleuse des détails, les artistes transcrivent une nouvelle vision du monde. Ils inspirent des artistes de l'Empire, à Strasbourg, Bâle ou Cologne, comme Konrad Witz. Ces peintres s'intéressent au rendu des matières et imitent des phénomènes optiques tels que la brillance ou la transparence. Ils restituent des volumes, textures et espaces profonds. Certains artistes développent une palette de tons contrastés.

Des lignes architecturales creusent les intérieurs et le dégradé des couleurs de l'horizon restitue l'échelonnement des plans en profondeur. Le fond or ne disparaît pas et reste privilégié à l'intérieur des retables, pour des raisons symboliques et matérielles : il participe au jeu de lumière au sein de l'église. Des individualités artistiques vont émerger dans les régions de l'Empire.

Konrad Witz (actif à Bâle), L'Empereur Auguste et la sibylle de Tibur - Saint Augustin (vers 1435), peinture sur bois (chêne). Dijon, musée des Beaux-Arts.

Johann Koerbecke (actif à Münster), La Résurrection du Christ (vers 1456-1457), peinture sur bois. Avignon, musée Calvet.

Bavière, Saint Corbinien et saint Antoine - Ange de l'Annonciation - Saint Florian (vers 1460), peinture sur bois (résineux). Dijon, musée des Beaux-Arts.

Suisse, Retable de Pierre Rup (vers 1450), peinture sur bois (résineux). Dijon, musée des Beaux-Arts.

Foyers de création

En Suisse : Dans un vaste territoire englobant l'ouest et le nord de la Suisse actuelle, des artistes réunis sous les noms de Maîtres à l'oeillet de Baden sont actifs entre 1480 et 1510. La signification des oeillets, parfois croisés avec un brin de lavande n'est pas encore élucidée. Ces maîtres qui prennent pour modèles les gravures de Martin Schongauer, peignent de manière expressive et variée. Précis dans les détails, Heinrich Büchler fait preuve de naïveté.

Suisse, Baden, Heinrich Büchler (?), La Nativité - Le Cortège des Rois mages (1478), peinture sur bois. Dijon, musée des Beaux-Arts.

Atelier du Maître à l'oeillet et du brin de lavande de Baden (Thüring Meyerhofer ?), Suisse, Deux volets extérieurs d'un retable de la Passion / Sainte Barbe et Sainte Ursule - La Visitation / (vers 1500), peinture sur bois (sapin). Dijon, musée des Beaux-Arts.

Atelier du Maître à l'oeillet et du brin de lavande de Baden (Thüring Meyerhofer ?), Suisse, Deux volets extérieurs d'un retable de la Passion / Sainte Barbe et Sainte Ursule - La Visitation / (vers 1500), peinture sur bois (sapin). Dijon, musée des Beaux-Arts.

Atelier du Maître à l'oeillet et du brin de lavande de Baden (Thüring Meyerhofer ?), Suisse, La Circoncision du Christ (vers 1500), peinture sur bois. Angers, musées d'Angers.

Atelier du Maître à l'oeillet et du brin de lavande de Baden (Thüring Meyerhofer ?), Suisse, Saint Fridolin et Saint Otmar (vers 1505), peinture sur bois (résineux ?). Dijon, musée des Beaux-Arts.

Nord de la Suisse ou région du lac de Constance, Sainte Barbe et Sainte Catherine - Quatre Pères de l'Eglise latine (vers 1500), peinture sur bois. Dijon, musée des Beaux-Arts.

Jakob Boden (?), actif dans la région de Fribourg et Berne (Suisse), Martyre de Saint Sébastien (vers 1510), peinture sur bois. Dijon, musées des Beaux-Arts.

Valais (Suisse), Saint Bernard de Menthon rencontre le roi Henri IV à Pavie (vers 1510), peinture sur bois. Mulhouse, musée historique.

A Cologne : Située sur le Rhin, la ville est un passage obligé sur le chemin qui mène du nord au sud de l'Europe. L'influence de l'art des Pays-Bas s'explique par sa proximité géographique. Les locaux se forment en Flandres et les Néerlandais s'installent dans cette ville du Rhin inférieur. De 1460 à 1510, plusieurs maîtres collaborent : le Maître de la Vie de la Vierge, le Maître de la Légende de sainte Ursule et le Maître du Retable de saint Barthélémy. Ils répondent aux commandes d'une clientèle exigeante.

Atelier ou entourage de Stephan Lochner, actif à Cologne, Le Portement de Croix du Christ (vers 1445-1450), peinture sur bois (chêne). Paris, Fondation Custodia.

Anonyme (peinture) Aart Beeldesnider, dit Maître Arnt von Kalkar und Zwolle (sculptures) Rhin inférieur (Nimègue, Arnhem ?), Retable de la Déploration du Christ (vers 1483), peinture sur bois (chêne), sculptures polychromées et dorées. Paris, musée de Cluny.

Anonyme (peinture) Aart Beeldesnider, dit Maître Arnt von Kalkar und Zwolle (sculptures) Rhin inférieur (Nimègue, Arnhem ?), Retable de la Déploration du Christ (vers 1483), peinture sur bois (chêne), sculptures polychromées et dorées. Paris, musée de Cluny.

Maître de la Vie de la Vierge, L'Adoration de la Vierge par les apôtres (vers 1470-1480), peinture sur bois (chêne). Lille, Palais des Beaux-Arts.

Maître du Retable de Saint Barthélémy, La Nativité du Christ (vers 1475-1480), peinture sur bois (chêne). Paris, Petit Palais.

Maître de la Vie de la Vierge, Ecce Homo (vers 1490), peinture sur bois (chêne). Colmar, musée Unterlinden.

Maître de la Légende de Sainte Ursule de Cologne et atelier, L'Envoi des ambassadeurs de la cour du roi païen (entre 1492-1493), peinture sur toile. Paris, musée du Louvre.

Cologne, La Messe de saint Grégoire (vers 1510-1520), Peinture sur bois (chêne). Paray-le-Monial, musée du Hiéron.

Dans le reste de l'Empire : Au Moyen-Âge, la production artistique est présente dans les villes particulièrement dynamiques économiquement et en relation avec leur territoire environnant. Dans l'Allemagne actuelle, il s'agit de Francfort dans le Rhin moyen, Nuremberg en Franconie et Munich en Bavière. La diversité des styles dans ces foyers est issue d'un mélange entre les traditions locales, les personnalités des artistes et les attentes des commanditaires. Dans certains lieux de passages, comme au Tyrol, les artistes sont ouverts aux influences extérieures et puisent autant en Italie qu'aux Pays-Bas.

Maître de la Passion de Darmstadt (Rhin moyen), Sainte Dorothée et sainte Catherine (vers 1460), peinture sur bois (sapin). Dijon, musée des Beaux-Arts.

Entourage, du Maître du Livre de raison, dit aussi Maître du Cabinet d'Amsterdam actif à Francfort-sur-le-Main (Rhon Moyen), La Mort de la Vierge (vers 1475-1480), peinture sur bois (épicéa). Cologne, Wallraf-Richartz-Museum & Fondation Corboud.

Entourage, du Maître du Livre de raison, dit aussi Maître du Cabinet d'Amsterdam, La Vierge et l'Enfant sur le croissant de lune (vers 1475-1480), peinture sur bois. Colmar, musée Unterlinden.

Nikolaus Schit actif à Francfort-sur-le-Main (Rhin moyen), Saint Georges combattant le dragon (vers 1500), peinture sur bois (résineux). Orléans, musée des Beaux-Arts.

Maître LCz actif à Bamberg (Franconie), La Flagellation du Christ ( vers 1480 ?), peinture sur bois (sapin ?). Paris, musée du Louvre.

Franconie, Nuremberg (?), Les Apôtres Pierre et Paul (vers 1510-1520), Peinture sur bois (sapin). Dijon, musée des Beaux-Arts.

Bavière (?), Sainte Catherine bénit les philosophes condamnés au bûcher (vers 1500-1510), peinture sur bois (transposée sur toile). Roanne, musée des Beaux-Arts et d'Archéologie.

Maîtres des Oeuvres de la miséricorde, actif à Salzbourg (Autriche), La Mort de la Vierge (vers 1460-1470), Peinture sur bois (résineux). Moulins, musée départemental Anne-de-Beaujeu.

Maître d'Uttenheim, actif dans le Tyrol du Sud (Autriche), Scènes de la légende de saint Etienne : la Disputation, la Lapidation, l'Inhumation sur le mont Sion, la Translation du corps du saint (vers 1465-1470), peinture sur bois (résineux). Moulins, musée départemental Anne-de-Beaujeu.

Maître d'Uttenheim, actif dans le Tyrol du Sud (Autriche), Scènes de la Passion du Christ : l'Entrée à Jérusalem, la Prière au Jardin des Oliviers, la Flagellation, la Résurrection (vers 1465-1470), peinture sur bois (résineux). Moulins, musée départemental Anne-de-Beaujeu.

"Made in Germany"

musée des beaux-arts et d'archéologie de Besançon

Ce 2ème volet met en valeur les oeuvres de Lucas Cranach et Albrecht Dürer, mais aussi de portraits dont l'art évolue.

Le portrait, vitrine de la société

Autour de 1500 dans le Saint Empire, l'art du portrait évolue avec l'influence de l'art italien, flamand et néerlandais. De l'Italie est repris la forte attention portée aux traits de l'individu. Des anciens Pays-Bas est retenu le portrait de trois-quarts au regard porté vers le lointain, ainsi que des compositions en diptyque de portraits d'époux.

Des portraits féminins et d'enfants apparaissent dès le XVe siècle, ainsi que les portraits de famille, réservés aux notables. Les portraits féminins montrent la morale chrétienne et l'éducation des modèles, tandis que les portraits masculins insistent sur la psychologie et le rang social. Tout portrait vise à montrer la richesse de la famille ou de la personne, à travers bijoux et étoffes précieuses. Ces portraits témoignent des évolutions de la mode et permettent parfois de dater et localiser des oeuvres.

Plusieurs maîtres s'imposent dans l'art du portrait : Bartholomäus Bruyn l'Ancien et ses fils à Cologne dans la première moitié du XVIe siècle. Hans Maler au Tyrol produit pour la cour des Habsbourg et des marchands. Georg Pencz réalise des portraits de citoyens dans les années 1540.

Hans Asper ou son atelier ou d'après Hans Holbein le Jeune, Portrait de l'épouse de l'artiste avec ses deux aînés (vers 1545-1570, d'après un original vers 1528-1529), peinture à l'huile sur parchemin. Lille, palais des Beaux-Arts.

Conrad Faber von Creuznach (vers 1500-1553), Portrait d'Anna Martoff (1528), peinture à l'huile sur bois (sapin). Strasbourg, musée des Beaux-Arts.

Hans Mielich (1516-1573), Buste de gentilhomme barbu (vers 1545), peinture à l'huile sur bois (chêne). Agen, musée des Beaux-Arts.

Anonyme (Franconie ?), Portrait d'homme barbu (vers 1515-1525), peinture à l'huile sur bois. Besançon, musée des beaux-arts et d'archéologie.

Hans Brosamer (1495-1554), Portrait d'un homme, probablement de la famille Zingel (1520), peinture à l'huile sur bois. Strasbourg, musée des Beaux-Arts.

Hans Maler (1480-1529), Portrait de Matthaüs Schwarz (1526), peinture sur bois. Paris, musée du Louvre.

Georg Pencz (1500-1550), Portrait de jeune femme (1545), peinture à l'huile sur toile. Grenoble, musée de Grenoble.

Bartholomäus Bruyn l'Ancien (1493-1557), Portrait de Philipp von Gail, marchand de Cologne et membre du conseil, et ses cinq fils - Portrait de Katharina von Gail et ses deux filles (1525-1550), huile sur bois (chêne). Paris, musée du Louvre.

Entourage de Bartholomäus Bruyn l'Ancien, Portrait d'homme (vers 1540-1545), peinture à l'huile sur bois (chêne ?). Dunkerque, musée des Beaux-Arts.

Bartholomäus Bruyn le Jeune (vers 1530-1610), Portrait d'homme - Crâne et fémur dans une niche (vers 1550-1555). Lille, Palais des Beaux-Arts.

Importance de la foi au XVIe siècle

Dans les régions touchées par la Réforme protestante, les commandes de peintures religieuses s'effondrent dans les années 1520. Mais dans le reste de l'Empire, les oeuvres produites restent essentiellement religieuses. Les pratiques dévotionnelles font émerger de nouvelles iconographies, comme celle du Christ de douleur qui permet aux fidèles de commémorer la Passion. Des triptyques pour des chapelles privées apparaissent et y sont représentées les vies de saints. Divers foyers de création sont implantés dans les régions de l'Empire, dès fois sans que l'on puisse identifier les peintres, tel le maître dit des volets de Strahov. A Augsbourg, Hans Holbein l'Ancien y forme son fils. A Berne, Niklaus Manuel dit Deutsch produit des oeuvres religieuses. Entre Ratisbonne et Vienne, émerge l'école dite du Danube, où l'on trouve Lucas Cranach L'Ancien, Albrecht Altdorfer et Hans Mielich.

Anonyme (Constance), La Vierge à l'Enfant dans le jardin d'un château (vers 1490-1500), peinture à l'huile sur bois. Paris, musée Marmottan Monet.

Anonyme (Rhin moyen), Les Noces de Cana (vers 1490-1500), peinture à tempera et à l'huile sur bois de sapin. Colmar, musée Unterlinden.

Bartholomäus Bruyn l'Ancien, La lamentation sur le Christ mort (vers 1530), peinture à l'huile sur bois de chêne. Nîmes, musée des Beaux-Arts.

Maître de la Toussaint, Triptyque avec scènes bibliques et saints (vers 1550), peinture à l'huile sur bois. Autun, musée Rolin.

Maître HVI, atelier de Nikolaus Glockendon, La Vie de sainte Agnès (1519), peinture à l'huile sur bois de tilleul. Propriété de l'association diocésaine de Montpellier, en dépôt au musée Fabre.

Bernhard Siriegel (1460-1528), Le Martyre de sainte Ursule (vers 1520-1525), peinture à l'huile sur bois, transposée sur toile. Colmar, musée Unterlinden.

Entourage du Maître des volets de Strahov (?), La Mise au tombeau (vers 1520-1530), peinture à l'huile sur bois de résineux. Dijon, musée des Beaux-Arts.

Niklaus Manuel dit Deutsch (vers 1484-1530), La Crucifixion (1518), peinture à l'huile sur bois. Usson, église Saint-Maurice.

Entourage de Niklaus Manuel dit Deutsch, La Nativité - La Cène (1516-1520), peinture à l'huile sur bois. Vuillafans, église Notre-Dame de l'Assomption.

Anonyme, d'après Hans Holbein le Jeune, Le Christ mort au tombeau (fin du XVIIe - début du XVIIe siècle, d'après un original de 1521-1522), peinture à l'huile sur toile. Paris, établissement Stanislas.

Hans Mielich (1516-1573), La descente de croix (1536), peinture sur bois. Paris, musée Marmottan Monet.

Lucas Cranach (1472-1553)

Lucas Cranach fait partie des peintres célèbres de la Renaissance germanique, il est très présent dans les collections françaises. On lui attribue 1000 tableaux. Il séjourne à Vienne de 1501 à 1504, où il reçoit des commandes et rencontre des humanistes. En 1505, il vit dans la Saxe (à Wittemberg), où il est nommé peintre de la cour du Prince Frédéric III, dit Frédéric le Sage. Cette reconnaissance lui permet d'être à la tête d'un atelier que ses fils Hans (1513-1537) et Lucas (1515-1586) vont rejoindre. Anobli en 1509, Cranach reçoit des armoiries représentant un dragon ailé portant un rubis, qui sera sa signature. Cranach brille dans le genre du portrait. Il reprend aussi des sujets de l'Antiquité avec une grande part d'érotisme. Les corps nus féminins sont stéréotypés : corps allongé, jeune et mince - visage triangulaire, yeux effilés, seins petits, ventre bombé.

Lucan Cranach l'Ancien et atelier, La Crucifixion avec la Vierge, Marie-Madeleine et saint Jean (vers 1520), peinture sur bois. Colmar, musée Unterlinden.

Atelier de Lucas Cranach l'Ancien, Couple mal assorti (vers 1530), peinture sur bois. Toulouse, fondation Bemberg.

Lucas Cranach l'Ancien et l'atelier, Couple mal assorti (vers 1530), peinture sur bois, transposée sur toile. Besançon, musée des beaux-arts et d'archéologie.

Hans Cranach, Portrait de femme (1534), peinture sur bois de hêtre (?). Paris, Petit Palais.

Lucas Cranach l'Ancien et l'atelier ou Lucas Cranach le Jeune (?), La Nymphe de la source (vers 1540-1550), peinture sur bois. Besançon, musée des beaux-arts et d'archéologie.

signature de Lucas Cranach l'Ancien

Lucas Cranach l'Ancien, Adam et Eve (vers 1508-1510), peinture à l'huile sur bois de tilleul. Besançon, musée des beaux-arts et d'archéologie.

Lucas Cranach l'Ancien et atelier, Les Trois Grâces (1531), peinture sur bois de hêtre. Paris, musée du Louvre.

Lucas Cranach l'Ancien et atelier, Portrait de Marie ou Marguerite de Saxe (1534), peinture sur bois. Lyon, musée des Beaux-Arts.

Lucas Cranach l'Ancien, Lucrèce (vers 1540), peinture sur bois de hêtre. Besançon, musée des beaux-arts et d'archéologie.

Albrecht Dürer, une icône

Albrecht Dürer (1471-1528), s'installe à Nuremberg en 1495 et se fait connaître en Europe grâce à des gravures de grande qualité. Attaché à sa ville natale, il a quand même beaucoup voyagé : en Italie (1505-1507) et aux Pays-Bas (1520-1521). On retrouve donc dans ses oeuvres les influences de ces deux séjours. Dürer a eu une grande influence sur les générations suivantes, en particulier par ses gravures largement diffusées. Dès le début du XVIe siècle, les estampes de Dürer inspirent des peintres qui copient ses oeuvres.

De 1570 à 1630 a lieu la "Dürer Renaissance", elle désigne la compétition entre le prince Maximilien de Bavière et l'empereur Rodolphe II de Habsbourg dans la collecte d'oeuvres de Dürer. Il s'agit aussi d'un nouvel intérêt pour l'artiste qui entraîne la production d'oeuvres à la manière de Dürer, comme celle de Georg Gärtner. Le goût pour la peinture de la Renaissance reviendra à la fin du XVIIIe siècle, comme l'oeuvre de Joseph Hermann.

Albrecht Dürer, Tête de garçon penchée vers la droite - Tête de garçon penchée vers la gauche (vers 1506), peinture à tempera sur toile, collée sur papier vergé. Paris, Bibliothèque nationale de France.

Albrecht Dürer, Tête d'enfant barbu (1527), peinture à tempera sur toile de lin, collée sur carton. Paris, musée du Louvre.

Albrecht Dürer, Saint Etienne, saint Sixte et saint Laurent (vers 1504-1505), gravure sur bois. Paris, Bibliothèque nationale de France.

Albrecht Dürer, La Flagellation du Christ (6ème planche de la Passion sur cuivre) (1512), gravure au burin. Belfort, musée d'art et d'histoire.

Albrecht Altdorfer (1482-1538), Le Massacre des Innocents (1511), gravure sur bois. Paris, Bibliothèque nationale de France.

Anonyme, d'après Albrecht Altdorfer, Le Massacre des Innocents (vers 1515-1520), peinture sur bois de résineux. Roanne, musée des Beaux-Arts et d'archéologie Joseph Déchelette.

Albrecht Dürer, Le Christ prenant congé de sa mère (17ème planche de la Vie de la Vierge) (vers 1504), gravure sur bois. Paris, musée du Louvre.

Anonyme, entourage d'Albrecht Dürer, Les Adieux du Christ à sa mère (vers 1510-1515), peinture à l'huile ou à la technique mixte sur bois. Moulins, musée Anne de Beaujeu.

Albrecht Dürer, Frédéric le Sage, prince électeur de Saxe (1524), gravure sur burin. Paris, musée du Louvre.

Anonyme, d'après Albrecht Dürer, Frédéric le Sage, prince électeur de Saxe (1530-1540), peinture à l'huile sur bois (chêne ?). Dijon, musée des Beaux-Arts.

Albrecht Dürer, Le Portement de Croix (7e planche de la Grande Passion) (vers 1498-1499), gravure sur bois. Paris, Petit Palais.

Maître du Portement de Croix de Douai, d'après Albrecht Dürer, Le Portement de Croix (vers 1530-1535), peinture à l'huile sur bois. Douai, musée de la Chartreuse.

Anonyme français (?), d'après Albrecht Dürer, Le Portement de Croix (Première moitié du XVIe siècle), peinture à tempera sur panneau de noyer. Avignon, musée Calvet.

Anonyme, d'après Albrecht Dürer, La Vierge de la fête des couronnes de roses (vers 1612-1619), peinture à l'huile sur bois. Lyon, musée des Beaux-Arts.

Georg Gärtner le Jeune (?) (1577-1654), La Flagellation du Christ (première moitié du XVIIe siècle), peinture à l'huile sur bois. Moulins, musée Anne de Beaujeu.

Joseph Hermann (?) (1732-1811), Saint Laurent (fin du XVIIIe siècle), peinture à l'huile sur bois de chêne. Dijon, musée des Beaux-Arts.

"Couleur, gloire et beauté" musée Unterlinden de Colmar

Ce dernier volet pouvait être visité comme un épilogue ou une introduction. Il était principalement axé sur l'art du retable et répondait aux questions : qui ? comment ? pourquoi ?

Matériaux et techniques

Pendant tout le Moyen-Âge, c'est le bois massif qui est utilisé comme support d'images mobiles en deux dimensions. C'est un matériau noble et cher, dont les essences proviennent surtout des forêts locales : sapin, hêtre, tilleul... Sur le support est appliquée la couche picturale constituée de plusieurs strates :

La préparation : blanche et opaque, elle rend le support apte à recevoir la couche colorée qui est composée de pigments et de liants et parfois d'or. La peinture a tempera utilise l'oeuf comme liant et a un rendu opaque et mat. Alors que la peinture à l'huile offre transparence et brillance des couleurs. La couche finale est constituée d'un vernis transparent qui protège et apporte brillance et profondeur des tons.

Peintures germaniques des collections françaises (1370-1550)

Restaurer les peintures sur bois

Aucune oeuvre présentée n'est dans son état d'origine. Conservées dans des édifices religieux, utilisées et déplacées pour le culte, passées entre les mains de marchands et de collectionneurs, toutes ont été altérées après leur création. L'usure de la couche picturale souvent retouchée ou repeinte, l'application de nouvelles couches de vernis, la dégradation ou le découpage du bois sont les principales altérations.

Strasbourg, Les deux rencontres du Christ et de saint Pierre (1500-1525), huile et tempera sur bois (résineux). Commune de Weyersheim, église Saint-Michel. panneau peint avant traitement / panneau peint après nettoyage / panneau peint après restauration réalisée par les élèves de l'Institut national du Patrimoine.

Des retables monumentaux et collectifs

A partir des années 1450, dans les régions germaniques, la taille du retable augmente. Il peut regrouper de nombreuses peintures et sculptures au sein d'une caisse et d'encadrements faits sur mesure. La réalisation d'un tel ensemble demande de faire appel à plusieurs métiers (peintres, sculpteurs, menuisiers...). Ces métiers sont organisés en ateliers dirigés par un maître qui organise le travail des compagnons et apprentis, afin de réaliser les demandes du commanditaire dont l'identité apparaît sous la forme d'armoiries. Certains maîtres peuvent avoir une grande renommée, mais leur statut social reste modeste. Il reste un simple artisan.

Les retables encore complets sont rares. Peu ont échappé aux destructions dues aux changements de goût, ou aux démembrements du 19e siècle par des marchands et des collectionneurs. Le musée Unterlinden est célèbre pour son majestueux retable d'Issenheim visible dans les collections permanentes.

Strasbourg, Maître du Retable de Stauffenberg, Retable de Stauffenberg : Saint Jean et la Vierge / Crucifixion aux donateurs (vers 1455-1460), huile sur bois (sapin). Colmar, musée Unterlinden.

Bâle (?), Martin Hoffmann (sculptures), anonyme bâlois ? (peintures), Retable de la Vie de la Vierge (vers 1515-1520), huile et tempera sur bois (résineux). Commune de Luemschwiller, église Saint-Christophe.

Mathis Gothart Nithart dit Grünewald (1480-1528), Retable d'Issenheim (1512-1516), huile et tempera sur bois (tilleul). Colmar, musée Unterlinden.

Mathis Gothart Nithart dit Grünewald (1480-1528), Retable d'Issenheim (1512-1516), huile et tempera sur bois (tilleul). Colmar, musée Unterlinden.

Dévotion personnelle

Comme déjà vu à Dijon, il est évoqué qu'au Moyen-Âge des oeuvres de petits formats sont réalisées afin de pouvoir se recueillir chez soi.

Rhin supérieur ou lac de Constance ?, Retable de la Vie de la Vierge (vers 1480-1490), huile sur bois, bois de résineux doré, bois polychromé et doré. Colmar, musée Unterlinden.

Rhin supérieur ou lac de Constance ?, Retable de la Vie de la Vierge (vers 1480-1490), huile sur bois, bois de résineux doré, bois polychromé et doré. Colmar, musée Unterlinden.

Foyers artistiques du Rhin supérieur

Cette partie du Saint Empire romain germanique s'étend de part et d'autre du Rhin : des Vosges à la Forêt Noire et de Strasbourg à Bâle. Cette région est assez riche, grâce à l'exploitation agricole et viticole, aux mines d'argent et à la production de textile. Les villes les plus importantes sont : Bâle, Strasbourg, Colmar et Fribourg-en-Brisgau. Ces villes sont aussi des centres de production artistiques, les peintres travaillent surtout pour une clientèle locale. Leur carrière reste locale, preuve d'un grand nombre de commandes, mais leurs oeuvres ne vont pas évoluer.

Bâle ?, Maître du Retable de Lösel, Retable Lösel : Le Baptême du Christ, La Résurrection, la Dormition de la Vierge, Sainte Barbe et le donateur devant la Vierge au croissant de lune (vers 1450-1460), technique mixte sur bois (épicéa). Dijon, musée des Beaux-Arts.

Bâle ?, Maître du Retable de Lösel, Retable Lösel : Le Baptême du Christ, La Résurrection, la Dormition de la Vierge, Sainte Barbe et le donateur devant la Vierge au croissant de lune (vers 1450-1460), technique mixte sur bois (épicéa). Dijon, musée des Beaux-Arts.

Bâle, La Vierge à l'Enfant au croissant de lune (vers 1490-1500), technique mixte sur bois (résineux). Commune de Marckolsheim, église Saint-Georges.

Strasbourg, Jost Haller, La Crucifixion (vers 1445), huile sur bois (résineux). Colmar, musée Unterlinden.

Strasbourg, Maître des Etudes de draperies, La Sainte Trinité (Trône de grâce) avec Marie, saint Jean l'Evangéliste et des anges (vers 1480-1485), huile et tempera sur bois. Lyon, musée des Beaux-Arts.

Strasbourg, Maître des Etudes de draperies, Sept dignitaires ecclésiastiques (1480-1485), huile et tempera sur bois. Strasbourg, musée de l'Oeuvre Notre-Dame.

Strasbourg, Maître des Etudes de draperies, Volets du retable de sainte Marguerite (vers 1480-1485), huile et tempera sur bois (sapin ?). Dijon, musée des Beaux-Arts.

Strasbourg, Entourage du Maître des Etudes de draperies, Quatre panneaux d'un cycle de la Passion : La Prière au Mont des Oliviers, Ecce Homo Jésus présenté au peuple, Arrestation du Christ, Le Portement de croix (vers 1490-1500), huile et tempera sur bois. Commune de Saverne, église Notre-Dame-de-la-Nativité.

Strasbourg, Entourage du Maître des Etudes de draperies, Quatre panneaux d'un cycle de la Passion : La Prière au Mont des Oliviers, Ecce Homo Jésus présenté au peuple, Arrestation du Christ, Le Portement de croix (vers 1490-1500), huile et tempera sur bois. Commune de Saverne, église Notre-Dame-de-la-Nativité.

Strasbourg, Hans Hag, Volets du retable de Saint-Erhard : Saint Jacques le majeur, Saint Pierre, Saint Jean l'Evangéliste - Sainte Elisabeth offrant le pain aux nécessiteux (1508), huile sur bois. Sélestat, bibliothèque humaniste.

Colmar, Caspar Isenmann, Volets du retable de la Passion : La Déploration, La Mise au Tombeau (1465), huile et tempera sur bois (épicéa). Colmar, musée Unterlinden.

Caspar Isenmann, Retable du maître-autel de la collégiale Saint-Martin de Colmar : Sainte Catherine, saint Laurent, saint Fridolin - Entrée du Christ à Jérusalem, Cène, Flagellation, Dérision du Christ (1465), Peinture à l'huile sur bois (résineux). Maître-autel de la collégiale Saint-Martin de Colmar.

Colmar ?, Le miracle de la roue de sainte Catherine - La récupération des corps des Onze Mille Vierges sur le champ de bataille - Sainte Ursule et les Onze Vierges dans une nef (vers 1450), peinture sur bois. Strasbourg, musée de l'Oeuvre Notre-Dame.

Colmar ?, Le miracle de la roue de sainte Catherine - La récupération des corps des Onze Mille Vierges sur le champ de bataille - Sainte Ursule et les Onze Vierges dans une nef (vers 1450), peinture sur bois. Strasbourg, musée de l'Oeuvre Notre-Dame.

Colmar, Urbain Huter, Troips pélerins en route vers Saint-Jacques-de-Compostelle - La reddition du mage Hermogène face à saint Jacques le Majeur (vers 1490), huile sur bois résineux. Strasbourg, musée de l'Oeuvre Notre-Dame.

Colmar, Urbain Huter et atelier, Le miracle de la résurrection des poulets rôtis, Ecce Homo Jésus présenté au peuple, La Cène, La Crucifixion (vers 1490), huile sur bois (résineux). Colmar, musée Unterlinden.

Colmar, Urbain Huter et atelier, Le miracle de la résurrection des poulets rôtis, Ecce Homo Jésus présenté au peuple, La Cène, La Crucifixion (vers 1490), huile sur bois (résineux). Colmar, musée Unterlinden.

Colmar ? Urbain Huter et atelier, Scène de la vie de sainte Catherine (vers 1500), huile sur bois. Orléans, musée des Beaux-Arts.

Fribourg-en-Brisgau ?, Sainte Agnès et sainte Emérentienne - Scènes de la vie de sainte Agnès (vers 1490-1500), peinture sur bois. Dijon, musée des Beaux-Arts.

Haute Alsace, Scènes de la vie de sainte Catherine (vers 1495), huile sur bois transposée sur toile. Colmar, Musée Unterlinden.

Martin Schongauer (1450-1491)

Le peintre colmarien Martin Schongauer propose des oeuvres qui mêlent tradition locale et nouveautés flamandes. Ainsi, il séduit des commanditaires locaux et va influencer de nombreux artistes du Rhin supérieur. Ses oeuvres seront diffusées dans toute l'Europe grâce à ses gravures d'une grande qualité et à l'essor de l'imprimerie.

Colmar, Martin Schongauer, Volets du retable de saint Barthélémy et sainte Marie-Madeleine (vers 1470), huile et tempera sur bois (tilleul). Colmar, musée Unterlinden.

Colmar, Martin Schongauer, Volets du retable d'Orlier : L'Annonciation, Saint Antoine, La Nativité (vers 1475-1480), huile sur bois (tilleul). Colmar, musée Unterlinden.

Strasbourg ?, Collaborateur de Martin Schongauer (Maître BM ?), Le Christ aux limbes (1490 ?), huile sur bois. Commune de Strasbourg, église Saint-Pierre-le-Vieux.

Rhin moyen, région de Francfort-sur-le-Main, Entourage de Nikolaus Schit, d'après Martin Schongauer, La Vierge à l'Enfant et à la pomme (vers 1500), huile sur bois (résineux). Colmar, musée Unterlinden.

L'art de Hans Baldung Grien (1484-1545)

Basé à Strasbourg, Hans Baldung Grien à une pratique très personnelle. il fait cohabiter la tradition médiévale avec de nouvelles formes. Il se spécialise dans l'art du portrait, où il intègre le maniérisme italien. C'est un procédé qui consiste à altérer le rendu de l'anatomie (corps étirés, muscles hypertrophiés) et des couleurs par rapport à la réalité.

Hans Baldung Grien, Portrait d'un homme d'environ 25 ans (1519), huile sur bois (tilleul). Strasbourg, musée de l'Oeuvre de Notre-Dame.

Hans Baldung Grien, Saint Georges - Saint Thomas ? (vers 1528-1530), huile sur bois (tilleul). Strasbourg, musée de l'Oeuvre de Notre-Dame.

L'oeuvre de Wilhelm Stetter (1487-1552)

Wilhelm Stetter, prieur de la commanderie de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem (ordre des Hospitaliers) peint des scènes religieuses. Ses oeuvres sont marquées d'une croix de Malte et de ses intiales WS. L'artiste apporte une attention particulière au traitement des visages, tous individualisés, aux costumes bigarrés et aux ornements détaillés. Il illustre en majorité la vie du Christ et des deux saints Jean. Wilhelm Stetter est dans l'influence de Hans Baldung Grien qu'il a pu rencontrer à la commanderie.

Wilhelm Stetter, La Décollation de saint Jean-Baptiste (1515), huile sur panneau de tilleul. Nançy, musée des Beaux-Arts.

Wilhelm Stetter, Saint Jean buvant la coupe de poison (1519), huile sur bois (tilleul). Colmar, musée Unterlinden.

Wilhelm Stetter, Ecce Homo Jésus présenté au peuple (1521) - Le Christ apparaissant à Marie Madeleine (1523) - La Déploration du Christ (1526), huile sur bois. Nançy, musée des Beaux-Arts.

Wilhelm Stetter, Ecce Homo Jésus présenté au peuple (1521) - Le Christ apparaissant à Marie Madeleine (1523) - La Déploration du Christ (1526), huile sur bois. Nançy, musée des Beaux-Arts.

Wilhelm Stetter, Le Christ devant Pilate (1535), technique mixte ? sur bois (sapin ou tilleul). Strasbourg, musée de l'Oeuvre Notre-Dame.

signature de Wilhelm Stetter

Ces expositions m'ont permis de me plonger dans une époque et des artistes qui m'était peu connue. Certes la peinture religieuse y était très présente. Mais l'emploi de couleurs vives rendait ces oeuvres très agréable à regarder. Le catalogue de l'exposition : "Peintures germaniques des collections françaises (1370-1550). Ed. Faton / Institut national d'histoire de l'art, 2024, (416 p., 200 ill.)", est un très gros livre (29x23 cm) imprimé sur du papier glacé qui met bien en valeur les oeuvres. Il est richement illustré (presque toutes les oeuvres des expositions sont reproduites). Et il comporte un index des artistes.

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Musée des Beaux-Arts de Tours

Etoiles du Nord - Quatre siècles de dessin sur les bords du Rhin

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